On dit de la capitale, fondée en 1519, qu’elle est le centre névralgique de Cuba. Dans un pays plutôt reconnu pour ses forfaits hôtel/plage tout inclus, les touristes consacraient parfois une journée de visite à La Havane, tout au plus, mais s’ils choisissaient Cuba, c’était avant tout pour ses hôtels à bas prix en formule tout inclus situés en front de mer.
Toutefois, La Havane vaut bel et bien le détour; la plus vieille ville cubaine et surtout, son centre historique, la Habana Vieja, regorge d’appartements de style colonial aux tons pastel et aux boiseries magnifiques. Ce quartier est d’ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. Mais, 500 ans après sa fondation, est-ce que la modernité a fait son entrée? Est-ce que cette ville colorée reconnue pour son patrimoine architectural a drastiquement changé? Oui et non…
Dans le cadre des festivités du 500e, le gouvernement cubain a voulu embellir la ville et surtout, la rendre plus attrayante pour les touristes. Les changements sont perceptibles: des rues plus propres, des parcs entretenus, des lampadaires installés sur les promenades publiques…
Pour le visiteur de passage, ces changements passent pratiquement inaperçus, puisque La Havane n’a rien à voir avec les autres capitales mondiales. La Havane n’est pas Barcelone et il est vrai qu’il faut une
approche particulière pour en saisir toute la subtilité. Son charme et aussi, ce qui la rend si unique est justement que cette ville semble arrêtée dans le temps. À destination, on oublie le monde moderne, on oublie notre vie urbaine et on adopte le style de vie «à l’ancienne» qui prévaut à La Havane.
Un brin de modernité
Habana est une ville animée où la musique est omniprésente et, en la visitant, on vit à son rythme, qui est lent, mais enjoué. On y retrouve de nombreux jazz-bars et boites de nuit où les Cubains adorent danser toute la nuit. La Fabrica de Arte est une intéressante nouveauté: à la fois galerie d’art et boite de nuit, cet inspirant espace créatif fait courir les foules depuis son ouverture en 2008. Elle est située dans le quartier Vedado, reconnue pour être le “Nouveau Habana” (puisque c’est là que l’on retrouve la majorité des “nouveaux établissements” en ville). Le quartier Centro Habana est, quant à lui, plus populeux et authentique, mais aussi, pas très loin du quartier historique. De là, vous pourrez
marcher le long du Malecón (promenade en front de mer) ou flâner dans les bazars et marchés publics qui animent les rues de La Havane.
Le 500e anniversaire de la ville est également une opportunité pour Cuba de promouvoir sa destination en accueillant de nouveaux établissements hôteliers dans sa capitale cette année. Parmi ceux-ci, l’on note le Iberostar Grand Packard, un nouvel hôtel de luxe ouvert sous la bannière «Grand», qui propose les plus hauts standards de qualité de la populaire chaine hôtelière espagnole, qui compte déjà 20 établissements à Cuba, dont trois à La Havane.
L’ouverture de nouveaux et luxueux complexes hôtelier, l’implantation de géants étrangers de l’hôtellerie tels qu’Iberostar dans un pays qui a longtemps été associé aux hôtels indépendants bon marché est un excellent exemple d’un pays en route vers le changement. Dans le cas
d’Iberostar, l’hôtelier importe des produits et ingrédients d’Espagne afin d’offrir un menu varié de qualité à ses invités, en plus de mettre en poste des gestionnaires qui ont fait leur preuve dans d’autres établissements européens de la chaine. Sachez que la nourriture n’est toujours pas le principal attrait de la destination, mais par contre ; il est possible d’y manger convenablement, surtout lorsqu’on choisit un établissement de qualité et réputé.
Changement, oui, mais…
Le souhait d’élever les standards pour les touristes et l’ouverture de Cuba sur le reste du monde se font sentir, même si les États-Unis ne font pas toujours pas partie de l’équation. Bien que les touristes américains puissent désormais visiter Cuba (et, coïncidemment, les prix des hôtels ont augmenté depuis), la relation entre les deux pays demeure tendue et complexe. Pas d’ouverture de Starbucks ni de McDonald en vue, donc!
Aussi, les vieilles voitures demeurent omniprésentes, belles et colorées. Les Cubains ne peuvent toujours pas, pour la plupart, s’offrir les voitures neuves importées par le gouvernement, ce qui
explique la proportion gigantesque de vieilles voitures qui sillonnent encore les rues de La Havane. Les édifices d’architecture coloniale sont toujours aussi colorés et les nouveaux bâtiments se
font encore plutôt rares. L’internet n’y est toujours pas optimal, autant en ville que partout ailleurs à Cuba, et l’on ressent encore ce choc des époques dans un pays où le temps semble s’être arrêté depuis très, très longtemps. Malgré tout, et d’une certaine façon, c’est rafraichissant de sortir de sa zone de confort nord-américaine, pour une fois…
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Crédits photo de couverture: Visit Cuba
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