En cette Journée internationale des droits des femmes, nous avons tendu le micro à notre collègue Karina Scattolin en direct du poste de pilotage. Comment c’est, être une femme en aviation?
Pourquoi avoir choisi l’aviation?
Avant d’être pilote, j’étais agente de voyage et à dire vrai la routine de bureau m’ennuyait. Je savais que je devais changer de carrière et très vite, au fil de mes recherches, l’aviation s’est imposée. Ce métier me permet d’alimenter ma passion pour le voyage et de vivre des expériences qui sortent de l’ordinaire. Ça correspondait à tout ce que je cherchais !
Quel a été ton parcours professionnel pour devenir pilote?
Mon parcours un peu atypique. J’ai travaillé en tant que civil en support à l’Armée canadienne sur la base militaire de l’OTAN en Afghanistan, en 2010. J’étais entourée de toutes sortes d’avions, d’hélicoptères et de drones. Je trouvais ça fascinant! C’est là que j’ai fait eu ma première expérience en cabine de pilotage (comme observatrice!) à bord d’un Hercules C-130. J’ai tellement aimé l’expérience que j’ai tout de suite décidé de devenir pilote.
Au cours des années qui ont suivi, j’ai travaillé très fort pour compléter ma formation et prendre de l’expérience en tant qu’instructeur. J’ai même travaillé dans le Grand Nord avec Air Inuit. Ces expériences m’ont menée vers mon métier de rêve : celui de devenir pilote Air Transat.
Quelle est ton implication auprès de la conférence Elevate Aviation?
Quand j’étais plus jeune, je n’avais jamais pensé à devenir pilote. Ça ne m’avait même pas traversé l’esprit. Pourquoi? Parce qu’on en voit nulle part, des femmes pilotes! Le parcours dont on parle plus, pour les femmes en aviation, c’est plutôt celui d’agente de bord.
On parle très peu des femmes en cabine de pilotage. Encore aujourd’hui, moins de 5% des pilotes de ligne au Canada sont des femmes.
Alors quand on m’a proposé de parler de la réalité d’être une femme en aviation avec des jeunes filles dans le cadre de Elevate Avation, je n’ai pas hésité. C’est un réel bonheur et même une grande fierté pour moi de leur montrer que c’est possible et de partager les ressources pour les accompagner dans leur parcours.
As-tu des idoles féminines dans le milieu de l’aviation?
Mes idoles en aviation, ce sont toutes les femmes que je côtoie !
Ça me rend tellement heureuse de voir une autre femme pilote, que ce soit une commandante de grande expérience sur un avion de ligne ou une femme qui a un jour décidé de réaliser son rêve de prendre les commandes. Elles sont toutes inspirantes à leur manière.
À quel genre d’obstacles fais-tu face comme femme en aviation?
C’est certain qu’on a encore droit à des commentaires carrément sexistes et des « blagues » sur le fait que les femmes n’ont pas le sens de l’orientation. C’est malheureux, mais je me raccroche au fait que la majorité des gens sont agréablement surpris de me voir en cabine de pilotage.
Air Transat est signataire de l’initiative 25by2025 de IATA, qui s’engage à améliorer la représentation des femmes en aviation à un minimum de 25% d’ici 2025.
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Je pense aussi que comme femme, on s’impose une forte pression d’être irréprochable pour ne pas se faire dire que les femmes n’ont pas leur place en aviation. Heureusement, les mentalités évoluent dans la bonne direction. C’est beaucoup grâce à des femmes courageuses qui ont tracé le chemin avant moi que c’est aujourd’hui plus facile. J’en parle d’ailleurs avec les jeunes filles que je rencontre dans l’industrie, notamment à travers Elevate Aviation.
Depuis combien d’années es-tu pilote Air Transat?
Je suis pilote Air Transat depuis bientôt 5 ans ! J’ai commencé par opérer un Boeing 737 et maintenant je vole sur notre plus gros appareil, l’Airbus A330.
Quelle est ta route/ton aéroport préféré?
J’adore aller partout en Europe, mais ma vraie passion, c’est la gelato! Alors je dirais Rome.