Il est possible de voir des œuvres de Dali dans différents musées, comme le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (MNCARS), à Madrid. Mais pour faire plus ample connaissance avec l’excentrique personnage, c’est sur la Costa Brava, en Catalogue, qu’il faut mettre le cap.
En s’approchant du musée-théâtre qui porte son nom, à Figueres, près de Cadaqués, on se demande quels sont les étranges points qui décorent l’une des façades. De petits Bouddha? Des grains de pop-corn géants? Des points de suspensions échoués? Ce sont plutôt de petits pains en céramique sensés évoquer… la chair de poule. Bienvenue dans l’univers de Dali!
Créé de toute pièce par le créateur surréaliste, l’endroit rassemble 1 500 œuvres et voit défiler 1 250 000 visiteurs chaque année. Quand on pénètre dans cet ancien théâtre en ruines auquel Dali a redonné vie, on a l’impression d’entrer dans la tête de l’artiste. On est accueillis par des mannequins rappelant les Oscar observent les visiteurs.
Dans une autre pièce, des toiles plus classiques nous font entrevoir ses premiers pas dans le monde de la peinture. D’une salle à l’autre, on fait plus ample connaissance avec l’œuvre, mais aussi l’homme derrière. Délire et folie sont sans doute les premiers mots qui viennent à l’esprit au fil de la visite, mais « génie » n’est jamais bien loin. Entre burlesque et provocation, Dali était aussi un fabuleux metteur en scène. Pas étonnant que ce musée soit le deuxième le plus visité d’Espagne, après le Prado! En été, mieux vaut d’ailleurs réserver.
Ce projet titanesque a occupé l’artiste pendant une dizaine d’années. Il a même décidé d’y rester éternellement : c’est ici qu’il repose depuis son décès en 1989.
Chez Dali
Dali a grandi dans un village de pêcheur, Port Lligat. Située à un kilomètre de Cadaquès, sa maison est accessible aux visiteurs, mais seulement dans le cadre d’une visite guidée (il est nécessaire de réserver). Il y a vécu à différents moments entre 1930 et 1982, année de la mort de Gala. « Ailleurs, je campe », disait-il pour expliquer son attachement à cette région.
Recouverte d’œufs blancs, la demeure ressemble à son décorateur. « Le maître se cache dans les détails, entre animaux empaillés et objets loufoques. On admire la salle ovale réservée à Gala, le bric-à-brac hétéroclite de la chambre des modèles et la chambre à coucher où un miroir permettait à Dali de voir le lever du soleil sans quitter son lit. Le cap de Creus étant le point le plus oriental de la Péninsule Ibérique, Dali se vantait d’être ainsi le premier Espagnol à voir le soleil chaque matin !», résume Le Routard.
Dans le jardin, l’œuvre le « Christ des déchets » a été réalisé avec du matériel de récupération. Si le village de Cadaquès reste inévitablement lié à Dali, il a aussi séduit nombre d’artistes, de Picasso à Éluard, en passant par Duchamp.
Le château de Gala
À quelques kilomètres de Géronne, dans un village médiéval, se trouve le château-musée de Púbol, érigé au XIe siècle. Dali l’a acquis en 1968 pour l’offrir à Gala. Après la mort de son épouse, en 1982, l’artiste s’y est installé pendant deux ans. Ceux qui ont visité l’endroit le décrivent comme le lieu le plus intime lié à Dali. C’est ici, également, que se trouve la tombe de Gala.
D’autres endroits où Dali avait ses habitudes existent toujours. Au Duran Hotel & restaurant, on pourra même vous dire où il avait l’habitude de s’asseoir. On raconte également que Dali aimait servir un cava de Perelada à ses invités. Si vous passez dans le coin, il faut absolument vous arrêter à la Finca Garbet pour profiter de la vue spectaculaire sur la côte. Imaginez un vignoble en terrasse qui semble se jeter dans la Méditerranée… Oui, on comprend pourquoi Dali n’a jamais vraiment quitté la Costa Brava!