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Par une matinée brumeuse, avant que le soleil ne commence à plomber sur la baie de Banderas, nous nous levons pour aller courir le long de la plage bordée de complexes hôteliers de Puerto Vallarta, sur la côte pacifique du Mexique. Nous sommes loin d’être les seuls. Nous croisons des couples qui se promènent main dans la main, un nageur enthousiaste déjà à l’eau, quelques pêcheurs à la ligne dans les vagues, puis un groupe de gens qui vont et viennent entre le bord de la mer et une petite parcelle de sable. Nous nous arrêtons pour voir ce qui se passe, et une femme nous montre la minuscule tortue qu’elle tient dans le creux de ses mains.
Elle se dépêche de déposer délicatement le nouveau-né dans l’océan depuis le nid d’œufs de tortues endommagé où elle l’a trouvé. Quelque chose est venu déterrer les œufs, qui ont éclos prématurément, et ces petites créatures frétillantes ne parviennent pas à se rendre jusqu’au bord de l’océan par elles-mêmes. Nous nous joignons donc aux efforts et mettons d’autres bébés tortues à l’eau dans les vagues chaudes du Pacifique, les observant se débattre alors qu’ils apprennent à utiliser leurs nageoires pour la toute première fois.
Nous avons le cœur gros et les yeux remplis d’eau. Nous espérons qu’au moins quelques‑unes de ces tortues survivront à leur départ en mer prématuré (sur mille tortues qui naissent, une seule atteindra l’âge adulte de reproduction). Sur la côte ouest du Mexique, les tortues luth, les tortues imbriquées, les tortues bâtardes et les tortues vertes doivent se mêler à la foule et partager la plage avec les baigneurs. Heureusement, un programme de conservation des tortues de mer incite les habitants et les touristes à participer à la protection et au relâchement des jeunes tortues, comme je l’ai moi-même fait à l’improviste sur la plage.
La baie de Banderas dans laquelle se trouvent Puerto Vallarta (aussi appelée simplement « Vallarta » ou « PV ») et la région de Riviera Nayarit accueille des millions de visiteurs qui viennent profiter de ses plages de sable, de ses couchers de soleil spectaculaires, de ses jolies boutiques (remplies de figurines du jour des Morts et de t-shirts de Frida Kahlo), de ses restaurants animés (comme le très branché La Leche ou le légendaire La Palapa) et de sa vieille ville qui se parcourt aisément à pied. Le malecón, ce long trottoir au bord de la mer décoré de sculptures et de motifs d’art autochtone huichol, serpente sur un kilomètre depuis l’historique Hotel Rosita jusqu’au centre-ville, traversant la rivière Cuale vers le vieux Puerto Vallarta.
Ici règne une ambiance authentique décontractée. PV est une vraie ville où vivent les Mexicains dans des maisons blanchies à la chaux avec des toits en tuiles de terre cuite. Les chihuahuas jappent sur les balcons. Le long du malecón, on vend des tacos al pastor (tacos au porc) et des camarones (brochettes de crevettes), et les habitants se baignent à la Playa de los Muertos (plage des Morts) aux côtés des touristes. Les familles se réunissent à la Plaza Principal et, pendant les saisons festives, des piñatas et des banderoles de papier colorées qui ressemblent à de la dentelle, appelées papel picado, sont suspendues devant la cathédrale Notre‑Dame de Guadalupe.
Autour de PV au caractère mi-urbain, mi-balnéaire se trouvent les collines bordées de palmiers de la Sierra Madre, la luxuriante réserve naturelle de Las Caletas, les incontournables rochers Los Arcos et îles Marietas, ainsi que le village de surf haut en couleur de Sayulita, du côté de Riviera Nayarit. La jungle, la plage, les repaires de surfeurs, l’architecture coloniale traditionnelle de la vieille ville et les paisibles complexes tout inclus sont tous à votre portée. Un parfait mélange qui attire les Nord-Américains comme les Sud‑Américains, particulièrement entre décembre et avril, lorsqu’il fait chaud et que les baleines à bosse migrent vers la baie.
Nous voici de retour sur la plage, juste au nord du malecón, à Playa Las Glorias. Nous faisons un autre arrêt – pour dîner cette fois – dans un restaurant installé sur le sable, à l’ombre des palapas et des palmiers. Il porte le nom plutôt bien choisi d’El Oasis. D’un côté, on aperçoit une section de la plage délimitée par des cordes qui est jonchée de nids de tortues, et de l’autre, on voit la rivière Pitillal. Nous regardons les habitants se rafraîchir dans les eaux vives avant qu’elles ne se déversent dans l’océan. Du guacamole frais, des tacos de pescado (tacos de poisson) et une michelada à base de bière Pacifico nous occupent pendant presque tout l’après-midi. Nous nous prélassons avec bonheur dans l’atmosphère « côte ouest » relaxe de Jalisco qui imprègne Puerto Vallarta et Riviera Nayarit. Si nous le pouvions, nous ferions comme les tortues et nous nous enterrerions dans le sable ici même, sans nous presser de partir.
Claro que sí.