Les aéroports, les files d’attente, les avions et les retards peuvent être une source de perturbation et de difficultés pour presque tout le monde, mais surtout pour les voyageurs atteints de troubles du spectre autistique (TSA). Notre collègue Chrystal Healy n’est pas seulement vice-présidente responsabilité d’entreprise, elle est aussi la maman de Samuel, un garçon de 8 ans curieux et amical, atteint d’autisme, qui s’intéresse vivement à tout ce qui concerne les pilotes et les avions! Ensemble, Chrystal et Samuel ont pu prendre l’avion plusieurs fois après un long processus de préparation. En gardant à l’esprit leur expérience, nous avons rassemblé quelques conseils pour voyager avec un enfant sur le spectre de l’autisme, afin de rendre l’expérience la plus agréable possible.
1. Préparer, préparer, préparer
La préparation est essentielle! Dès que le projet de voyage est confirmé, commencez à préparer votre enfant. Notamment grâce à l’aide des nombreux outils disponibles en ligne, y compris les supports visuels. Comme le savent la plupart des parents d’enfants sur le spectre de l’autisme, les scénarios sociaux sont un excellent moyen de se préparer à tout changement de routine potentiellement perturbant.
Si possible, visitez l’aéroport avant le départ pour aider votre enfant à s’habituer aux bruits, au contexte et à la foule. Aéroports de Montréal propose d’ailleurs une excellente vidéo sur les formalités aéroportuaires.
“Mon fils adore regarder des vidéos d’un endroit plusieurs fois avant de le visiter. J’ai aussi toujours un bloc-notes que je peux utiliser pour illustrer tout changement dans l’horaire prévu. Pas besoin d’être un grand artiste, il est fan de mes figurines en bâtonnets“, explique Chrystal Healy.
2. S’inscrire au programme Enfants en première
En collaboration avec Aéroports de Montréal, Air Transat organise chaque année un événement Enfants en première. L’objectif? Aider les enfants sur le spectre de l’autisme et souffrant de limitations fonctionnelles à se familiariser avec le processus de voyage de la façon la plus fidèle possible à la réalité. De la navette du parking au contrôle de sécurité, en passant par l’embarquement et les douanes, chaque étape de l’expérience aéroportuaire est prévue. Les parents peuvent ainsi voir comment leur enfant réagit à cette expérience et se sentent sans doute plus confiants de partir en voyage en famille.
Il s’agit d’une initiative intéressante pour les familles qui rêvent de la possibilité de voyager avec un enfant sur le spectre de l’autisme. Pour vous inscrire sur la liste d’attente Enfants en première de l’année prochaine, cliquez ici.
3. Choisir le bon moment et le bon endroit voyager avec un enfant sur le spectre de l’autisme
Voyager avec des enfants ayant des besoins particuliers signifie souvent qu’il faut choisir le vol le plus pratique. En ce qui concerne l’heure du départ, il est judicieux de choisir un vol qui correspond aux horaires de sommeil de votre enfant et qui ne change pas de fuseaux horaires. Cela minimisera les perturbations potentielles.
Le choix de la destination est également très important. Ayez des attentes réalistes !
“L’Australie n’est peut-être pas une bonne idée pour un enfant qui prend l’avion pour la première fois! Je recommande de commencer par un vol plus court, sans changement d’heure, pour voir comment votre enfant s’adapte et pour créer une expérience positive du voyage en avion“, ajoute Chrystal Healy.
4. Réserver ses sièges à l’avance
Connaître les préférences de votre enfant vous aidera grandement à choisir le siège qui lui convient le mieux. La plupart des compagnies aériennes, y compris Air Transat, se feront un plaisir de proposer une sélection de sièges pour que votre famille puisse être ensemble pendant le vol. Pour choisir un siège, remplissez le formulaire en ligne d’Air Transat ou téléphonez à votre agence de voyages au moins 48 heures avant votre vol.
- Premièrement, y a-t-il des risques de coups de pied ? Demandez si des sièges avec cloison sont disponibles.
- Deuxièmement, a-t-il tendance à être irrité par les gens qui passent près de lui fréquemment? Évitez un siège près des toilettes.
- Troisièmement: au contraire, s’il veut se promener fréquemment, choisissez un siège dans l’allée.
5. Prévoir ces éléments essentiels dans le bagage à main
Il y a beaucoup de choses à prendre en compte avant d’embarquer dans l’avion pour voyager avec un enfant sur le spectre de l’autisme. La température, les divertissements, les appareils électroniques, etc. Chrystal a quelques suggestions utiles pour essayer de rendre l’expérience du voyage aérien positive pour vous et votre enfant.
Couvertures
Si vous avez déjà pris l’avion, vous savez que la température peut changer rapidement une fois à bord. De plus, tous les vols (en particulier les plus courts) ne sont pas équipés de couvertures pour les passagers. Si votre enfant est sensible à ce type de changement d’environnement, apportez vos propres couvertures ou des vêtements appropriés.
Écouteurs antibruit
Si votre enfant est sensible aux sons, investir dans une paire d’écouteurs anti-bruit peut faire une énorme différence dans son expérience de voyage. Gardez toutefois à l’esprit qu’il y a des moments où ce type d’appareil ne peutt pas être utilisé dans l’avion. Par exemple. au décollage et à l’atterrissage. N’hésitez pas à demander au personnel de cabine lors de l’embarquement si votre enfant peut garder ses écouteurs pendant toute la durée du vol. Si les circonstances le permettent, bien entendu
Appareils électroniques
Les appareils portatifs tels que les iPads et les téléphones portables peuvent être des bouées de sauvetage. Pour autant que vous n’oubliez pas de les recharger complètement avant le départ. Veillez à télécharger leurs émissions, films ou musiques préférés pour qu’ils puissent en profiter hors ligne. Si le vol est long, pensez à emporter un chargeur portable.
6. Ne pas hésiter à demander de l’aide
De nombreux enfants atteints de troubles du spectre ont des difficultés à attendre en file. En effet, ils peuvent rapidement se sentir surchargés par le nombre de personnes autour d’eux. Si cela semble poser un problème à votre enfant, n’oubliez pas d’en parler à un membre du personnel de l’aéroport. Ces derniers peuvent vous permettre d’accéder à une file d’attente pour les personnes handicapées ou les passagers prioritaires au moment de l’enregistrement et de la sécurité. Cela peut être très utile pour gérer le niveau de stress de votre enfant – et le vôtre ! N’hésitez pas à vous exprimer et à demander de l’aide.
S’il n’est pas possible de sauter la file d’attente, cherchez un endroit calme pour attendre avec votre enfant. Vous pouvez aussi demander à la personne avec qui vous voyagez de faire la queue pour vous.
“C’est ce que mon mari et moi faisons dans les parcs aquatiques, par exemple. Ou dans d’autres lieux qui n’ont pas d’initiatives en matière d’accessibilité“, précise Chrystal Healy.
7. Embarquer en premier ou en dernier
Selon les préférences de votre enfant, vous pouvez embarquer en premier ou en dernier dans l’avion. Par exemple, si vous souhaitez installer votre enfant dans un avion vide avant que la foule ne se presse dans les allées, demandez un embarquement prioritaire. En revanche, si votre enfant n’est pas très patient, il peut être préférable d’embarquer en dernier.
“Mon fils est très sociable et aime les gens. Mais il est très impatient. Je préfère donc embarquer en dernier, car il y a moins de temps d’attente. Lorsque c’est possible, j’envoie mon mari au pré-embarquement avec nos bagages à main pour qu’il prépare nos sièges“, ajoute Chrystal Healy.
8. S’attendre à l’inattendu
En voyage comme dans d’autres sphères de la vie, il n’est tout simplement pas possible de prévoir exactement comment les choses vont se dérouler. Les retards, par exemple, sont regrettables, mais pour une multitude de raisons, ils peuvent faire partie de l’expérience du voyage. Assurez-vous que votre enfant soit au courant et que vous disposez d’un plan de contingence. À l’aéroport, cherchez un endroit calme ou un salon pour attendre. Si c’est un nouvel aéroport pour vous, le personnel à la porte d’embarquement pourra vous recommander un endroit au calme.
Pourtant, il est important d’accepter que votre enfant puisse avoir une réaction négative à l’expérience du voyage. Prévenez à l’avance le personnel de la compagnie aérienne et le personnel de bord que votre enfant peut réagir fortement à l’occasion. Si vous avez besoin d’aide et que votre enfant pourrait lui aussi bénéficier de cette aide, n’hésitez pas à la demander.
9. Prendre soin de soi
“Si vous êtes comme moi et que vous n’arrivez pas à dormir avant un vol matinal, essayez de l’éviter. Voyager peut être un défi supplémentaire pour les familles, encore plus avec un enfant atteint de troubles du spectre de l’autisme. Chaque petit geste pour bien se préparer et être plus disposé à cette journée est précieux“, conclut Chrystal Healy.
Vous savez que vous devez mettre votre propre masque de sécurité avant d’aider les autres. Eh bien, il ne s’agit pas seulement d’un exercice de sécurité. C’est également vrai lorsque vous êtes potentiellement confronté à des situations stressantes. Y compris de voyager avec un enfant sur le spectre de l’autisme. Ainsi, veillez à bien dormir la nuit précédente et à prendre un repas complet avant le vol afin d’être dans les meilleures dispositions possibles. Encore une fois, il est essentiel de choisir un vol dont l’heure de départ concorde le mieux avec les habitudes de votre famille.
Un merci spécial à Autism Little Learners pour leur précieux travail de création du scénario social.