Si autrefois le tourisme durable était à la marge, il est désormais au cœur des préoccupations des voyageuses et voyageurs du monde entier. Ayant de plus en plus le souci de l’impact environnemental et social de leurs voyages, beaucoup ont envie de minimiser leur empreinte écologique tout en soutenant les communautés locales. Les acteurs du tourisme, quant à eux, développent de nombreuses initiatives qui vont dans ce sens. Or, cette tendance croissante est nécessaire et doit être accompagnée pour éviter les nombreux pièges. Voici nos conseils concrets pour organiser votre voyage responsable selon les trois axes du tourisme durable: planète, personnes et pratiques durables.
Privilégier les transports doux et collectif
Parmi tous les modes de transport disponibles à votre destination, lequel choisir? Les transports collectifs, que ce soit le train ou les bus, sont écologiques et représentent un excellent moyen de rencontrer et d’échanger avec la population locale. On vit ainsi une expérience beaucoup plus authentique qu’en ayant son propre véhicule. C’est aussi des prix qui sont doux sur le portefeuille! Pour les plus téméraires ou les adeptes de dépassement de soi, la marche et le vélo sur grande distance sont bien sûr des manières originales de réduire son empreinte due aux transports tout en offrant un rapport au temps tout à fait singulier, avec des moments de contemplation et de spontanéité inédits.
Réduire sa consommation d’eau et d’électricité
Au-delà des biens de consommation, et dans un contexte de réchauffement climatique, la question de l’utilisation des ressources telles que l’eau et l’électricité est évidemment au cœur du discours du voyage responsable.
C’est particulièrement vrai pour les pays au climat chaud et sec, dont l’approvisionnement en eau et en électricité est un réel enjeu pour les populations locales au quotidien.
- Pensez à ne pas changer les serviettes de votre chambre d’hôtel tous les jours
- Favorisez l’eau en carafe lorsque les installations le permettent
- Veillez à éteindre les lumières de votre hébergement lorsque vous quittez pour la journée
- Fermez les rideaux pour éviter de trop solliciter la climatisation en journée; mieux encore, éteignez-la!
Vérifier le bien-fondé des activités au programme
AuAu-delà de la consommation quotidienne, vos choix en matière d’activités touristiques sont déterminants. Avant de réserver une activité sportive, culturelle ou en nature, vous pouvez analyser ses effets sur l’environnement ou les populations.
- Est-ce une activité bénéfique économiquement pour les habitants?
- Qui respecte la culture locale?
- Quels sont les impacts potentiels de cette activité sur l’environnement?
N’hésitez pas à questionner les prestataires sur leurs démarches et à comparer les approches.
Observer la nature de manière éthique
Les activités nature et notamment auprès des animaux doivent faire l’objet d’une attention particulière. Lors de randonnées pédestres, il est indispensable de rester sur les sentiers pour ne pas dégrader la végétation et laisser des zones de tranquillité aux animaux. Beaucoup d’espèces sont très sensibles au dérangement de leur habitat naturel; gardez vos distances et faites preuve de la plus grande discrétion possible.
Dans certains lieux, on peut malheureusement voir des touristes ou prestataires nourrir des animaux sauvages. C’est une pratique à bannir. En plus de provoquer des problèmes de santé aux animaux, cela dénature complètement leurs comportements sauvages.
Certaines activités d’observation animalière doivent répondre à des critères internationaux, c’est le cas notamment des cétacés. Renseignez vous en amont pour vous assurer que le prestataire choisi les respecte bien et opère selon un savoir-faire axé sur le bien-être des animaux.
Opter pour des hébergements durables
Dans le choix de son hôtel, on peut aussi agir positivement. De nombreux établissements développent des démarches durables pour réduire leur impact sur l’environnement. Cela peut passer par une écoconstruction, une réduction des déchets générés, une maîtrise de l’utilisation de l’énergie ainsi que des actions sociales auprès de la population. Différentes certifications (Green Globe, Clé verte, Earth check, Preferred by Nature, Travelife, certificat pour un tourisme durable) permettent de distinguer les établissements engagés.
Air Transat met d’ailleurs de l’avant ses hôtels écoresponsables dans un moteur de recherche très utile pour préparer son voyage.
Comment faire un voyage responsable : compenser ses émissions carbone
Pour vos déplacements en avion, je vous recommande de calculer votre empreinte carbone et de la compenser. Air transat propose un outil très pratique pour le faire facilement en ligne. Vous pourrez ainsi soutenir le projet climatique certifié de votre choix qui capture, réduit ou évite les émissions de carbone.
Préférer le hors saison et éviter les sites sur-fréquentés pour un tourisme durable
Jouer la carte de la déconcentration peut s’avérer très bénéfique. Quel bonheur de visiter des sites tout aussi intéressants mais beaucoup moins fréquentés !
Ce sont généralement ces endroits qui nous procurent les plus belles rencontres et expériences de voyage.
Si vous souhaitez visiter des lieux emblématiques très connus, allez-y de préférence en dehors des saisons très touristiques ou à des horaires « à contre courant » pour pouvoir encore plus en profiter. Ces astuces sont indispensables pour mieux répartir les impacts liés au tourisme et que tout le monde, touristes comme personnes locales, puisse partager les territoires de manière positive.
Être solidaire et ne pas abuser sur la négociation des prix
Pour être durable, le tourisme doit également être économiquement viable. Cela signifie un retour équitable pour les personnes impliquées dans le tourisme, ainsi qu’une répartition équitable des bénéfices.
Dans les pays où le marchandage est une pratique culturelle, il n’est pas rare de voir des artisans vendre à perte parce qu’ils ont besoin de gagner de l’argent. En tant que touriste, il est de notre responsabilité de tenir compte de la valeur des choses et de ce qu’une différence de prix peut signifier pour le vendeur.
N’oubliez pas que voyager demeure un privilège. Selon la destination qui vous accueille, ce ne sont pas toutes les personnes que vous rencontrerez qui ont ou auront jamais les moyens financiers de voyager à l’étranger. Faites preuve de compassion et ne négociez pas les prix jusqu’au strict minimum chaque fois que vous faites des achats.
Se renseigner sur les dons
Sur la question des dons, la prudence est aussi de mise. La générosité, bien qu’elle parte d’une bonne intention, peut conduire à alimenter des cercles vicieux (déscolarisation, trafic de personnes, mafia…) notamment quand il s’agit des enfants; plusieurs parents concluront que leur enfant gagne davantage à quémander les touristes qu’en allant à l’école. Si vous souhaitez sincèrement aider les populations locales, renseignez-vous sur les associations locales sérieuses qui pourraient utiliser intelligemment vos dons en argent ou en matériel.
Pratiquer l’écotourisme : consommer local d’abord et avant tout
C’est l’un de nos crédos préférés! Privilégiez les produits locaux et les commerces, établissements qui sont tenus par des propriétaires indépendants. C’est non seulement une façon de s’intéresser aux traditions du coin, mais aussi de faire des rencontres marquantes par le biais d’un intérêt commun comme l’artisanat, la gourmandise, la musique… Pour cuisiner ou magasiner des souvenirs, pensez aux marchés publics. Vous y trouverez des produits intéressants, tant au niveaux gustatifs qu’écologiques, en plus de marchands passionnés qui se feront un plaisir de vous partager leur histoire.
Personnellement, j’adore m’y balader pour découvrir des denrées insolites, des fruits exotiques ou des mets traditionnels.
S’initier au tourisme communautaire pour voyager autrement
Enfin, pour que le tourisme soit durable, l’humain doit être placé au cœur du processus. Assurer un futur digne aux hommes et aux femmes, c’est à la fois leur procurer des ressources économiques, mais également garantir leur épanouissement personnel.
Ainsi, le respect des us et coutumes est un préalable essentiel dans notre démarche de voyageur responsable. Se renseigner sur les traditions et aller à la rencontre des habitants sont des principes simples et surtout enrichissants que nous mettons en pratique dans nos voyages.
Pourquoi ne pas tester le tourisme communautaire? Logez au sein de familles, où vous serez immergés dans leur quotidien. C’est un très bon moyen de vivre un échange interculturel d’une grande richesse.
Développer son ouverture d’esprit et sa bienveillance
Ce sont là deux outils particulièrement puissants qui vous offriront de très belles rencontres et des moments d’échanges inoubliables et inédits. Partir pour mieux revenir transformé, c’est la clé d’un voyage responsable et réellement significatif.
Se doter d’un kit zéro déchet
La meilleure façon de réduire ses déchets en voyage? Les éliminer à la source!
La question des déchets est complexe, en particulier quand les systèmes de recyclage sont inexistants. Certains objets pratiques, tels des gourdes, des sacs en tissu ou des ustensiles réutilisables vous permettront de pratiquer une approche zéro déchet autant que possible et d’ainsi diminuer drastiquement votre empreinte une fois sur place.
Tous les crédits photo: Laura Le Guen
