«Nul n’est sensé ignorer la Loire». Ce jeux de mots souriant contient une grande vérité pour l’amateur de vin. La Vallée de la Loire, riche et vaste territoire viticole de France (plus de 400 km entre Nantes et Sancerre), est un véritable trésor. Que vous aimiez les blancs vifs et tranchants, les bulles bien vineuses, les moelleux capiteux ou les rouges structurés et épicés vous y trouverez votre compte. La Loire c’est comme une équipe de hockey avec trop de joueurs/cépages étoiles: Melon de bourgogne, Chenin blanc, Cabernet Franc, Sauvignon et autres recrues surprises. Pour être honnête j’ai davantage exploré cette région à distance (en dégustant ses vins à la maison) mais je garde des mes visites là-bas assez de souvenirs pour vous offrir un concentré de mes meilleurs moments.
Impossible d’oublier sa première fois
Automne 2012, je loge dans une charmante maison d’hôtes (Le Domaine Joreau) près de Saumur. À l’apéro, on me fait découvrir le vin d’un jeune vigneron local, Antoine Sanzay. Le soleil se couche tranquillement sur l’enclos des ânes (Et oui on soupe tard en France). Je découvre un beau rouge pimpant à la fois simple et complexe (Oui c’est possible). Je découvre le cabernet franc. Des fruits mûrs, une touche de végétal piquant et des champignons de sous-bois. Un vin multicouche qui monologue avec inspiration. Le lendemain j’ai pris un vélo pour aller rencontrer l’artisan. Il allait bientôt vendanger. Les raisins étaient chargés et annonciateurs du plaisir à venir. Je les ai croqué, en bouche et en photo. Fouler le sol de la vigne, échanger avec le vignerons, changeront à jamais le visage de vos futures dégustations.
La fraîcheur inégalée du Muscadet
Un séjour à Nantes, ville de la Loire Atlantique au bouillonnement culturel et gastronomique marqué, est un excellent prétexte pour découvrir les vignobles environnants et surtout pour renouer avec le Muscadet. Au Québec, malheureusement, le Muscadet a longtemps été confiné au rôle de vin qui dépanne (ou vin de dépanneur). Et pourtant, ce vin issu d’un seul cépage, 100% «melon de bourgogne» (quel joli nom), possède tout ce qu’il faut pour transformer une soirée d’huîtres entre amis en fête flamboyante et inoubliable. Sa bouteille, souvent longue et filiforme annonce déjà son côté droit en bouche. J’oserais même dire qu’avec les fruits de mer ce vin remplace le citron. Je remercie les serveurs de bistro nantais d’avoir insisté, j’ai quitté la ville avec un nouvel ami.
Ce ne sont pas les vignerons qui manquent près de Nantes mais voici un petit Top 3 bien personnel.
1- Domaine Landron. (Distribué au Québec par l’agence Rézin)
2- Domaine de l’écu. (La cuvée «Granite» et «Orthogneiss» disponible en SAQ)
3- Domaine de la Sénéchalière. (Distribué au Québec par l’agence Glou)
Crémant et montgolfière au dessus des vignes de Vouvray
Je vous donne un conseil d’ami, si vous n’avez pas trop le vertige, faîtes un tour de Montgolfière en Touraine. Je me souviens ne pas m’être aperçu d’avoir quitté le sol. Nous flottions doucement. Nous montions comme les bulles d’un crémant de Vouvray ou de Montlouis-sur-Loire. Et puisque les nacelles sont grandes, il y avait suffisamment de place pour 10 adultes et quelques bouteilles. (Non, le pilote ne buvait pas). Ici, le chenin blanc (pineau de la Loire) est maître. En méthode traditionelle (la même qu’en champagne) ces fines bulles jaune or pétillent et dégagent des arômes de beurre frais et d’agrume. Au moment de survoler le château de Mick Jagger (juré sur ma mère) je ne sais pas si c’est dû à la magie du ciel ou à l’ivresse du moment, mais j’ai cru que Mick m’envoyait la main. Pour terminer ce texte comme je l’ai commencé ce fut, mon petit moment de G(Loire).