Vous avez la dent sucrée et vous partez pour Budapest? Dans ce cas, il vous faut absolument apprendre ces deux mots: káveház et cukrászda. Le premier signifie café ; le second, pâtisserie, et grâce à eux, tout un univers gourmand s’ouvrira à vous !
La longue tradition sucrée de la Hongrie
La tradition pâtissière hongroise est l’une des plus riches (sans jeu de mots!) d’Europe. Vous verrez, dans la capitale, on confectionne encore des gâteaux super compliqués datant du XIXe siècle.
Le plus célèbre d’entre eux est la Dobostorta. Vous la reconnaîtrez aux triangles de sucre caramélisé qui la garnissent et lui donnent l’allure d’un tambour – ce que signifie d’ailleurs dobos en plus d’être le nom de famille de son créateur.
Sa recette, elle, est préservée pour la postérité par la Guilde nationale des pâtissiers hongrois, ce qui signifie que sa création portera toujours son nom et qu’on ne peut en tirer un quelconque profit.
À ce grand classique s’ajoutent bien d’autres délices, en plus du « gâteau de fête du pays », choisi chaque année le 20 août, par cette même Guilde au terme d’une compétition entre pâtissiers !
Carnet d’adresses gourmandes à Budapest
Et maintenant, où savourer ces gâteaux historiques et autres bonnes choses ? Voici les adresses (toutes à Pest sauf indication contraire) où je me suis goinfrée !
- Gerbeaud (District V, Vörösmarty, tér 7-8) : c’est LA pâtisserie de Budapest, car selon la légende, c’était la préférée de Sissi. On y commande une part de Gerbeaud szelet, qui ressemble à la Sachertorte viennoise avec ses couches de génoise et de confiture d’abricot.
- Jégbüfé (V, Ferenciek tere 10) : c’est la dernière pâtisserie tristounette de l’ère communiste. Comme dans le « bon vieux temps », on choisit sa pâtisserie au comptoir, on la paye à la caisse, puis on la réclame à un « camarade » d’une amabilité d’époque, disons ! Les spécialités : les pogácsa (des scones salés) et l’été, les glaces.
- The Living Room (V, Erzébet Tér 7-8) : l’après-midi, l’hôtel Corvinus Kempinski sert ses fameux strudels dans une ambiance tout à fait XXIe siècle, ce que j’ai bien apprécié, pour changer ! À 1500 forints (7$) café compris, cette chic escale n’est pas ruineuse du tout.
- Müvésh (VI, Andrássy út 29) : situé à deux pas de l’opéra, ce café plein d’atmosphère attire les artistes depuis 1898, d’où son nom. À goûter: l’Esterházy torta, qui superpose des couches de génoise aux noix et de crème fouettée, le tout garni de fondant.
- Noé Cukrászda (VII, Wesselényi utca 13) : dans le quartier juif, cette enseigne m’a fait découvrir le flódni, un gâteau très consistant à base de pomme, de confiture de prune, de noix de Grenoble et de graines de pavot. Menoum !
- New York (VII, Erzébet Krt. 9-11) : l’ancien siège hongrois de la New York Insurance Company est une orgie baroque de dorures et de velours. Une curiosité pour les amateurs de café : Pikáns, un allongé relevé de… piment fort!
- Rüzwurm (à Buda, Szentháromság utca 7) : Oh, la Dobostorta que j’ai engloutie ici ! Oh, l’atmosphère authentique et chaleureuse ! Situé à deux pas du palais royal, l’endroit est donc [soupir] toujours plein à craquer.
Bon à savoir : tastehungary.com a une Sweet Walk (marche sucrée) à son programme! Là-dessus, je vous dis jó étvágyat, bon appétit, mais ne me demandez surtout pas comment ça se prononce!