On ne choisit pas peut-être pas sa destination de vacances en fonction des cocktails qu’on peut y boire, mais force est d’admettre que certaines ont plus d’atouts alcoolisés que d’autres! Voici cinq cocktails du Sud à déguster dans leur pays d’origine pour une dose d’authenticité.
Un Piña colada à Porto Rico
Le Piña colada a été inventé à l’hôtel Caribe Hilton de San Juan en 1954. L’objectif du barman, Don Ramón « Monchito » Marrero? Créer un cocktail rassemblant les saveurs de l’île.
Officiellement boisson nationale depuis 1978, le Piña colada se sirote dans tous les bars de Porto Rico. Attention cependant, tous ne sont pas égaux! L’un des meilleurs reste celui du lieu de sa naissance.
Pour prolonger le voyage, concoctez votre propre version au retour en mélangeant rhum blanc et brun, jus d’ananas pur, crème de noix de coco et glaçons. Sans oublier le morceau d’ananas et la cerise au marasquin pour garnir le tout!
Un mojito à Cuba
On raconte que le pirate anglais Francis Drake, débarqué à Cuba en 1586, buvait une eau de vie de canne à sucre avec quelques feuilles de menthe à laquelle fut un jour ajouté du jus de citron. Baptisée « mojo », qui signifie un sort que l’on jette dans la langue parlée par les esclaves, la mixture semble cependant avoir connu quelques variantes. À un certain moment dans l’histoire, les adeptes l’appelaient même le « Draque » ou… « Drake ». Le mojito tel qu’on le connaît désormais, avec du rhum, aurait été concocté pour la première fois par un barman de La Havane.
Aujourd’hui La Bodeguita del Medio reste l’un des endroits de prédilection pour siroter la boisson nationale dans un décor hors du temps. Regarder le barman la préparer fait d’ailleurs partie du plaisir.
Si chacun peut ajouter sa touche bien personnelle, la base reste facile à concocter pour se transporter à Cuba dès la première gorgée : on met une dizaine de feuilles de menthe au fond d’un verre, on ajoute du sucre blanc et un peu d’eau gazeuse, on écrase le tout avec un pilon, on ajoute le jus de citron vert et le rhum, puis de la glace et un peu d’eau gazeuse et on savoure.
« Mon mojito à la Bodeguita, mon daiquiri à El Floridita », disait Hemmingway. Ça tombe bien : ces deux cocktails du Sud sont toujours au rendez-vous pour accueillir les visiteurs!
Une margarita au Mexique
Créé il y a 80 ans, la Margarita est entourée de mystère. Plus on lit à son sujet, plus on réalise que les histoires semblent aussi nombreuses que les femmes prénommées Margarita. L’une des plus invraisemblable, mais sans doute la plus délicieuse, prétend qu’il aurait été imaginé pour une certaine Margarita Carmen Cansino de Tijuana au Mexique. Cette même femme aurait été nulle autre que… la future Rita Hayworth.
Une autre hypothèse met en vedette l’actrice Marjorie King. Elle se disait allergique à tous les spititueux, sauf à la tequila. Carlos Danny Herrera, du Rancho La Gloria, aurait alors pensé à ajouter du jus d’agrume et du sucre pour la belle. Même son épitaphe affirme qu’il est l’inventeur de la célèbre boisson!
La majorité des sources pointent toutefois Margarita Sames. Il aimait servir un mélange composé de tequila, de jus de lime et de Cointreau à ses invités.
Pour une Margarita réussie, on givre d’abord le bord d’un verre de sel fin. Ensuite, on verse de la tequila et de la liqueur d’agrumes dans un shaker rempli de glaçons. On ajoute du jus de lime et on agite avant de filtrer le contenu dans le verre.
Un ti-punch en Martinique
Le ti-punch compte peut-être seulement trois ingrédients – le rhum agricole en étant le principal – il relève, pour ses adeptes, du grand art. Il faut dire qu’en Martinique, le rhum est une affaire sérieuse. On raconte qu’à l’époque du sarclage de la canne à sucre, les travailleurs débutaient leur journée par un « Décollage », à base de rhum, qui leur donnait du courage. La journée était ainsi ponctuée de moments pour boire le rhum.
Aujourd’hui, le Ti-Punch permet aux gens de se rassembler et de discuter autour d’un verre. La tradition veut que chacun prépare son verre, à sa manière. D’autres utilisent du sirop de sucre de canne à la place du sucre.
« La coutume créole veut que l’on mette sur la table la bouteille de rhum, un citron vert, un couteau, du sucre roux ou le sirop de canne à sucre, quelques glaçons, une petite cuillère et une bouteille d’eau glacée afin que chacun puisse accommoder son ti-punch comme il le souhaite », résume La Compagnie du rhum. Traditionnellement, on touille avec un bois-lélé, une branche d’arbrisseau. Les puristes préciseront de ne pas ajouter de glaçons!
À noter qu’on boit aussi du Ti-Punch ailleurs dans les Antilles, comme en Guadeloupe. Il se boit aussi dans les autres départements français outre-mer comme en Guyanne française et à l’Île de la Réunion.
Un pisco sour au Pérou
Né dans les vignobles de l’Amérique du Sud, le pisco, le spiritueux à la base du cocktail, a pris son envol vers le Pérou et le Chili. Mais c’est à Lima que la magie a vraiment opéré.
Ce serait dans les années 1920 qu’un barman américain du nom de Victor Vaughen Morris aurait quitté les États-Unis. Il s’installe dans la capitale péruvienne et ouvre son bar, le Morris Bar. Ici, il commence à expérimenter, mélangeant le pisco avec le citron vert, le sucre… et, contre toute attente, le blanc d’œuf, créant ainsi une texture onctueuse et mousseuse, qui allait devenir le cocktail signature qu’est aujourd’hui le Pisco Sour.
Savourer un Pisco Sour dans les tavernes folkloriques de Miraflores à Lima, c’est comme un billet en aller-simple pour une aventure gustative inoubliable.