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À Montréal, chaque bouchée est un récit, chaque assiette un voyage dans le passé. Surtout quand il s’agit des plats typiques québécois! Voici quatre délis ou casse-croûte traditionnels à Montréal, les points de repère culinaires qui composent la courtepointe historique et culturelle de la ville. Sculptés par des siècles d’immigration et façonnés par les mains du temps et de la tradition, ces restaurants sont de vibrants témoignages du creuset d’influences de Montréal.
Ici, les plats sont loin d’être de simples goûters ou des bouchées raffinées. Il s’agit de plats authentiques, copieux et réconfortants qui constituent l’antidote parfait aux hivers glacials de la ville. Surtout si vous n’êtes en ville que quelques jours!
La Binerie : pour goûter aux plats typiques québécois
53 av. Mont-Royal Est / Plateau Mont-Royal
Née en 1938 au cœur du Plateau, La Binerie est une institution montréalaise. Le « binologiste » Philippe Brunet sert 30 tonnes de fèves au lard par an et son épouse Jocelyne, qui se charge de toute la cuisine sauf des « bines » –spécialité de son mari– accueillent leurs clients avec une jovialité toute québécoise.
Ainsi, on retrouve au menu des plats typiques québécois comme le pâté chinois, la tourtière, la soupe aux pois, le ragoût de boulettes, et, en dessert, le pouding chômeur! Tous les plats sont faits sur place, selon les recettes transmises de génération en génération.
Si vous vous demandez si vous serez capable de vous lever de votre siège après un tel repas, le chef vous rassurera en rigolant : « J’ai vérifié, il n’y a aucune calorie là-dedans! ». Le local a récemment déménagé dans un lieu plus vaste, mais tout aussi accueillant; au long comptoir, les échanges entre clients, travailleurs, habitués et jeunes branchés sont faciles et nombreux. Quand les fèves au lard sont au menu, difficile de ne pas trouver de sujet de conversation!
Schwartz’s: pour le smoked-meat, classique de la gastronomie montréalaise
3895, boul. Saint-Laurent / Plateau Mont-Royal
La viande fumée – smoked meat – est un classique des délis, et nulle part en trouve-t-on de meilleure que chez Schwartz’s, fondé en 1928.
Entre maigre, médium, médium-grasse ou grasse, c’est la médium qui est la plus populaire chez les clients, qui font d’ailleurs la file de la matinée au soir pour pouvoir en déguster. Céline Dion en est d’ailleurs la co-propriétaire!
La viande est marinée en baril, fumée pendant 8 heures, puis cuite à la vapeur pendant 3 heures. Ensuite, c’est au tour du coupeur de jouer de son art. « Puisque la viande est molle, elle requiert une précision et une rapidité extrêmes. Même les grands chefs de restaurants nous demandent de la couper pour eux. » Servie seule ou en sandwich, on l’accompagne de cornichons et de condiments simples afin d’apprécier pleinement toute la saveur de la viande, aux épices uniques.
Wilensky: pour un saut dans le temps
34, av. Fairmount / Mile-End
Derrière l’enseigne de ce restaurant qui se fond pratiquement dans l’espace urbain, un véritable retour dans le temps vous attend. Il règne une atmosphère d’une autre époque au Wilensky, où on tient à perpétuer la tradition jusqu’au détail près : « Ici, tous les sandwichs sont servis avec de la moutarde et ne sont jamais tranchés en deux », précise Sharon, la fille des propriétaires qui accueille les clients chaque jour derrière le comptoir.
C’est un emblème pour la communauté juive du pays, qui a établi ses pénates dans le quartier dans les années 1950. Même si techniquement, le comptoir n’est pas certifié kasher.
Sachez que jadis, si vous ne vouliez pas de moutarde, vous deviez payer 5 ¢! Après avoir abrité un barbier, un magasin de cigares, un magasin général et une librairie, c’est en 1932 qu’on a commencé à servir le « Spécial Wilensky », un sandwich au bologne et au salami garni de moutarde. Au Wilensky, tout le monde est servi de la même façon et tous les pourboires reçus sont remis à la Fondation des maladies du coeur du Québec.
Tant qu’à être dans le coin, pourquoi ne pas s’aventurer à quelques pas de là, chez Fairmount Bagels…
Paul Patates: pour manger une poutine à Montréal, une recette québécoise emblématique
760, rue Charlevoix / Verdun
Ouvert depuis 1958, Paul Patates est un restaurant familial qui fait le bonheur des habitants de Verdun, un quartier du sud-ouest de Montréal. Les pommes de terre y sont épluchées à la main, pour une poutine sans pareille, et le hamburger contient du boeuf haché Angus Prime.
On accompagne son repas de bière d’épinette (faite à partir de levure, elle ne contient toutefois pas d’alcool), boisson fabriquée par les Autochtones depuis des siècles, mais qui est ici élaborée et embouteillée sur place. La Bertrand est la plus forte et la plus pétillante, et la Émile, une création du gérant, est plus sucrée mais moins pétillante. Dire qu’on la faisait jadis fermenter sur le toit du restaurant, dans un bain sur pattes! Quand une bouteille explosait, cela était signe que le lot était prêt à être consommé.
Comme boisson ou dessert, il y a aussi le flotteur : une Bertrand dans laquelle flotte… une boule de crème glacée à la vanille. En face du jukebox original de 1958, quel plaisir de déguster la gastronomie québécoise avec des produits de qualité, en toute convivialité!